Mon chien, l'os et les urnes (Par Amadou Sadio Diallo)
Derby (UK), le 1er août 2007 - Lorsque je jette un os à mon chien, il me ramène du gibier et empêche les petits voyous du coin de me rendre des visites inopinées comme cela est fréquent en Guinée. Mais lorsque je jette mon bulletin de vote dans l’urne, je ne sais pas l’usage qu’en fera l’heureux élu en dehors de ce qu’il a toujours fait de moi : un électeur malheureux.
Notre bel élu ne fera non seulement pas le travail pour lequel il est élu mais aussi un beau jour il finira par dérober les maigres ressources de ceux qui ont voté pour lui. Et l’eau et l’électricité seront toujours des "denrées" de plus en plus rares dans ce pays dit « château d’eau » de l’Afrique Occidentale devenu le château de la misère par excellence de la sous région. C’est pourquoi, plus je connais les politiciens, mieux j’aime mon chien. Ce dernier est non seulement serviable mais aussi très fidèle à ses engagements contrairement à ces maîtres farceurs et commis voyageurs en place depuis quelques mois.
Certes, la démocratie passe obligatoirement par les urnes suivies d’une bonne gouvernance. Mais faut-il que ces urnes soient tout d’abord "transparentes" afin que les élections soient libres, justes, fiables et acceptables par tous. Malheureusement, nos urnes sont aussi "opaques" que l’esprit de nos gouvernants. Ils organisent des élections en forme de "faucilles" pour ensuite moissonner à leur aise autant de voix qu’ils le désirent. Et c’est de la même manière qu’ils nous volent nos richesses.
Les urnes ne reflètent guère la réalité de l’expression démocratique du peuple. Mais l’exécution d’un projet de hold-up de la souveraineté du peuple dans l’unique but de perpétuer un système de gouvernance injuste. Dans ces circonstances, voter n’est rien d’autre que choisir entre "la peste" et "le charbon". Mais en attendant qu’advienne "la révolution orange" sur un plat véritablement démocratique, nous votons par civisme.
Ce régime a fait ses preuves d’incapacité pendant plus de vingt trois ans. Il ne pourra certainement pas faire mieux avec Lansana Kouyaté(1) qui est plutôt préoccupé à trouver les moyens pour succéder le vieux général Lansana Conté par tous les moyens "diplomagiques" possibles. Kadhafi, Gbagbo, CEDEAO, et autres "O" aidant les choses s'arrangeront comme sur des roulettes.
Une chose est certaine, dans ce système pourri, quoi qu’on fasse nos élus resteront ce qu’ils sont. Car, même au paradis le singe gardera toujours ses mains sales et surtout, ses poux.
Peut-on faire des habits neufs avec des vieilles étoffes ?
Amadou Sadio Diallo
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